Une jeune ethno-musicologue s’enfonce dans une vallée étroite jusqu’à Crottarda, où petite, elle a déjà passé plusieurs été tristes en famille. Comme ses habitants, le village de Crottarda n’a rien de très accueillant, et c’est malgré leurs farces de mauvais goût, malgré l’ombre saisissante, que la chercheuse entame son travail de recherche sur de mystérieux chants de bergers, qui autrefois remplissaient les froides heures du petit matin.
Alors qu’ils nourrissent une inimité séculaire contre leurs voisins qui habitent le versant ensoleillé de la montagne, les villageois sont difficiles à cerner. Sont-ils secrets ou cachottiers ? Farceurs ou menteurs ? Bourrus ou agressifs ? La solitude, l’isolement de la chercheuse commencent à la faire douter de leur hospitalité, de ses propres perceptions. Crottarda n’est pas prête à livrer ses secrets, et pendant que l’humidité progresse, la narratrice commence à tourner en rond. Ces chants, ne les a-t-elle pas rêvés ?
Huis-clos dans un village reculé, Claudio Morandini joue avec les codes de l’horreur et du fantastique : j’ai été emportée, comme hypnotisée par l’ambiance glaçante et le piège fascination/répulsion qui se referme sur nous comme sur l’héroine.
(Librairie Gutenberg, Strasbourg)