Adelmo Farandola, ancien éleveur de montagne, vit dans un chalet isolé. Cet automne, ses souvenirs se brouillent ; a-t-il vraiment déjà acheté ses provisions à la boutique du village ? Il se laisse adopter par un chien errant, auquel il parle et qui bientôt lui répond. Il lui est un allié contre ce garde-chasse qui lui rend visite et pose trop de questions ; voudrait-il l’empêcher de vivre et chasser à sa guise ? La neige arrive, enfermant Adelmo et le chien dans le chalet. Il leur semble parfois entendre des coups à la porte. Par la magie d’une écriture évocatrice, précise, élégante, on est transporté à la montagne, éprouvant le rythme des saisons, l’émerveillement du dégel, les cruautés de la nature ; on approche également de façon troublante de la psyché d’un homme dont la mémoire part en lambeaux, désorienté par un monde familier qui lui échappe par bribes. Les conversations avec le chien apportent de la légèreté et une forme d’humour à ce court roman fascinant. La tension s’installe, tranquillement, tandis que les sens sont perturbés par l’enfermement, que la réalité semble de plus en plus incertaine.
(M.D. et A.-M.R., Les notes)