Cette rentrée littéraire nous réserve de belles lectures et nous retrouvons avec grand plaisir des auteurs dont on suit le travail et, évidemment, d’autres que l’on découvre.
Quand s’est annoncée en juin la parution à la rentrée d’un nouveau roman de l’Italien Claudio Morandini, on piaffait déjà d’impatience !
Souvenez-vous, en 2019, on vous parlait avec beaucoup d’enthousiasme de son précédent roman, déjà publié par Anacharsis, Les Pierres, un roman où s’invitait l’absurde qui transformait le tragique et l’inquiétant en conte drôle et féroce : quand une villageoise découvre un matin dans son salon une pierre, arrivée là mystérieusement et comment le lendemain, il n’y a plus une pierre, mais un tas de pierres dans le salon, puis une véritable invasion de pierres dans ce village de montagne…
Les Oscillants nous emmène de nouveau en montagne, au bout d’une route sinueuse à l’extrême, menant à une cluse : en surplomb de la vallée, le village d’Autelor, exposé à l’ensoleillement ; au fond de la vallée, le village de Crottarda, exposé, lui, à une ombre quasi permanente – évidemment, les deux villages se vouent une haine fort tenace.
Débarque à Crottarda, une jeune femme, notre narratrice, ethnomusicologue, lancée dans un travail de recherches sur des chants de berger qu’on entendrait, la nuit, dans le village…
L’art de Morandini, c’est de nous embarquer nous aussi dans cette quête/enquête où tout semble pourtant improbable – le sujet, le lieu, les personnes – et où tout semble pourtant crédible… nous voici donc, nous aussi, des oscillants, un pied dans le réel, un autre dans le fantastique – en tout cas, les deux pieds bien campés dans un vrai plaisir de lecture.
On pense évidemment au grand Ramuz dans cet affrontement de montagnards «d’en haut» et «d’en bas», mais un Ramuz auquel on ajouterait le burlesque de Calvino : c’est ce que réussit fort habilement Morandini !

(La Librairie de Clermont)

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