Impressionnée par Les Oscillants, j’ai lu son premier : Le chien, la neige, un pied.
C’est très drôle, tout en étant particulièrement degueu, scabreux et dérangeant.
Un vieil homme vit reclus sur sa montagne, cherche la solitude, a renoncé à toute forme d’hygiène, et perd progressivement la boule. Un jour, un chien errant lui colle au train. Après lui avoir lancé des cailloux (traitement qu’il réserve à tout être vivant qui s’approche de lui ou même en aurait vaguement l’intention), le vieil homme s’accommode de sa compagnie. Et…. il lui parle, quand soudain, le chien lui répond. S’ensuivent des dialogues assez tordants je dois dire, car le chien se révèle mieux éduqué voire plus sensé que l’homme.
Et… l’hiver passe, la neige bloquant tout alentour, et la cahutte où vivent chien et homme. Ils manquent de mourir de faim. Le dégel qui leur permet enfin de sortir de la cabane révèle le printemps et… un pied. D’un cadavre. Pris dans la glace.
Vous voyez le genre. L’homme et le chien ne savent quoi faire et débattent longuement.
Au fond, je pense qu’à travers la farce macabre, Claudio Morandini nous parle de la solitude et de la vieillesse. Ça m’a un peu fait penser au roman d’Ottessa Mosfehg, La mort entre ses mains qui démarre un peu pareil. En plus brut, en plus siphonné. Impossible de savoir ce qui est vrai ou ce qui relève du délire sénile d’une âme esseulée, guère tendre.
J’ai apprécié l’originalité et l’humour de l’écrivain, mais j’ai préféré Les Oscillants, nettement plus nuancé et atmosphérique.

(Mme Pastel)

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